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LCA Métiers du grain demande le retour du conseil de préconisation

Antoine Hacard et Catherine Matt, président et directrice de La Coopération agricole Métiers du grain, lors de la conférence de presse de l'organisation, mercredi 20 septembre, à Paris.

Lors de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 20 septembre, La Coopération agricole Métiers du grain a déploré une « perte de cohérence de conseil » liée à la séparation du conseil et de la vente des phytos et a alerté sur « l’explosion » des coûts de fonctionnement de ses entreprises.

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« Notre demande est très claire : que les distributeurs soient réautorisés à faire le conseil de préconisation des produits de santé du végétal », avance Antoine Hacard, président de La Coopération agricole Métiers du grain, mercredi 20 septembre. Dans la foulée des résultats de la mission parlementaire, Antoine Hacard dénonce « une perte de cohérence dans le conseil alors qu’on a besoin de cette cohérence justement pour diminuer ces produits. Et nos adhérents nous demandent ce service, challengent les équipes terrain en permanence sur ce conseil de préconisation [conseil spécifique phytos, ndlr] que l’on n’a pas le droit de faire. »

« Un risque juridique majeur »

« On redemande cette possibilité de prescrire l’utilisation de produits phytosanitaires, car on ne peut pas nous laisser dans un risque juridique aussi fort entre les obligations d’un vendeur de donner un certain nombre d’informations au moment où il vend le produit et une barrière réglementaire, que l’on ne sait pas vraiment où placer, qui dit que l’on n’a pas le droit de faire le conseil de préconisation. » Antoine Hacard se dit prêt à prendre quelques engagements, « notamment concernant les taux d’atteinte du dispositif CEPP », en face d’une réautorisation éventuelle du conseil de préconisation phytos, « mais des choses simples s’il vous plaît ».

Le président est revenu également sur le projet de décret relatif aux CEPP pour la période 2024-2025, qui introduit une amende de 1 500 € maximum aux distributeurs qui n’atteindraient pas 10 % de leurs obligations. « Je vous rassure, les 10 %, on va les atteindre, en revanche ce dispositif a-t-il vocation à évoluer dans le temps ? », s’interroge le président de LCA Métiers du grain, craignant une taxe supplémentaire sur l’activité.

Des salaires en hausse de 10 % sur deux ans

D’autant que la compétitivité économique des entreprises est largement affectée par les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine. « Nos coopératives sont en train de connaître une explosion des coûts de fonctionnement », s’alarme-t-il. Sur le front énergétique, par exemple, « il n’y aura pas de décrue significative des coûts de l’électricité avant la deuxième moitié de 2024 ». Antoine Hacard pointe également « la hausse fulgurante des taux d’intérêt », passés de 0,25 à 4 %, ce qui « impacte fortement nos comptes de résultat depuis le deuxième semestre 2022 » puisque « nous sommes dans une activité fondamentalement emprunteuse ».

Face à l’inflation, les coopératives ont également augmenté les salaires de leurs collaborateurs de 10 % en moyenne sur les deux dernières années. Enfin, « l’agressivité commerciale du blé russe, en permanence 15 $/t moins cher que le blé français », met la pression sur les prix de vente et engendre « un début de campagne extrêmement compliqué en termes d’export ».

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